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Un couple paie des dettes sociales peintre : 64.000 euros d'amende

"Honte absolue"

Le 13 avril, les propriétaires de maisons de retraite limbourgeoises Lode et Marleen ont reçu une facture de 64 212 euros de l'Office national de la sécurité sociale. A régler dans le mois. Cause : la faillite d'un artiste-peintre qui participait en 2008 à d'importants travaux de construction et de rénovation de leur maison de retraite.


À l'heure actuelle, les particuliers devront également vérifier si leur entrepreneur a des dettes à l'avenir. Sinon, il y a un risque de coûts supplémentaires importants.

« C'est assez difficile d'être en règle avec l'administration et les obligations légales. On ne peut pas connaître toutes les lois par cœur", se demande Marleen. Elle fait référence à l'obligation dite de retenue.

 

Un client indépendant avec une entreprise, qui fait exécuter des travaux par un entrepreneur, doit vérifier si celui-ci figure sur la liste noire du RSZ. Dans ce cas, le client doit retenir 35% du montant du contrat (il s'agit de la facture qu'il reçoit de l'entrepreneur) et le transférer aux services RSZ.

Liste masquée

"Personne ne nous a jamais rien dit à propos de cette liste noire", dit Lode. « Et quand j'en ai parlé à l'architecte, il savait à peine de quoi il s'agissait. Alors que je pense que c'est vraiment son travail de nous informer à ce sujet."

L'avocat Christophe Prêteurs de GSJ avocats, spécialisé en droit des contrats, précise. "Rien dans la loi n'impose à l'architecte d'informer le client de l'obligation de retenue. Les architectes ont une obligation d'information, même lors du choix d'un entrepreneur.

 

L'étendue de cette obligation peut prêter à discussion et dépend également de l'identité des parties et de l'accord conclu entre elles. Néanmoins, il me paraît difficile de défendre que l'architecte doive, à chaque paiement du maître d'ouvrage, vérifier si l'entrepreneur a ou non des dettes sociales et fiscales et s'il existe une obligation de retenue. L'architecte ne sait souvent pas quand un client paie l'entrepreneur.

 

Parce qu'il est supposé qu'en principe chacun doit être conscient de son obligation légale, même lorsqu'aucun architecte n'est impliqué, vous devrez vérifier à l'avance et pendant le paiement si l'autre partie est d'accord. Heureusement, cette obligation de retenue ne s'applique pas aux particuliers qui construisent à des fins privées.

Lode s'interroge également sur la transparence de la fameuse liste noire. « C'est un peu comme une liste cachée. Même les gens du RSZ me l'ont dit. Vous pouvez le trouver très dur. Et si vous le trouvez, vous devez entrer le numéro d'entreprise de l'entrepreneur. Nous avons vérifié : 18 des 20 devis n'ont même pas de numéro d'entreprise !

Responsabilité solidaire de 96 489 euros

Lode et Marleen ont eu de la chance avec leur amende de 64 212 euros. Après tout, l'arrêté royal du 27 décembre 2007 prévoit que la responsabilité solidaire (le montant total dont le client peut être tenu responsable) en cas de non-respect de l'obligation de retenue est composée du montant total du contrat, plus une retenue de 35 % de ce montant, plus un supplément de 35 % supplémentaires du même montant.

 

Une somme de 170% du montant initial du contrat ! "Notre responsabilité solidaire s'élevait à 96 489 euros", précise Lode. "Mais parce que le peintre n'avait 'que' 64 212 euros de dettes, nous avons échappé à cela."

Lode et Marleen n'étaient pas non plus immédiatement prêts à débourser cette somme. "J'ai appelé environ 10 avocats", explique Lode. « Le message était clair. Il serait très difficile d'obtenir un compromis hors du feu. Un avocat m'a conseillé de me rendre sur place auprès des services de sécurité sociale. Là, je me suis retrouvé avec un attaché avocat, à qui j'ai pu raconter notre histoire de manière très humaine. Nous avons fait le point ensemble sur la situation. »

De bonne foi

Lode et Marleen ont eu la chance d'avoir conclu le contrat de construction avant l'entrée en vigueur de l'arrêté royal du 27 décembre 2007. "En conséquence, les 56 758 euros du montant du contrat, qui ont été ajoutés à notre responsabilité solidaire, ont été perdus", explique Lode. "De plus, j'ai pu négocier que 50% de la déduction de 35% du montant du contrat seront également annulés. Pour cela, j'ai dû rédiger une pétition dans laquelle j'indiquais clairement que nous avions agi de bonne foi et que nous ignorions totalement l'obligation de retenue.

La facture finale pour Lode et Marleen se compose toujours du supplément de 35 % du montant du contrat et de la moitié de la retenue : au total, environ 30 000 euros. « Une fois le premier impayé de 19 865 euros payé, nous devons à nouveau rappeler au RSZ l'exonération de 50 % sur les 19 865 euros restants par lettre recommandée. Mais j'ai la garantie que tout ira bien", explique Lode.

Discrimination pure et simple

Lode et Marleen sont mécontents de ce qui leur est arrivé. "C'est du pur Kafka, une honte absolue. Personne ne nous a jamais informés. De plus, l'approche du RSZ est totalement facultative. Quiconque n'a pas respecté l'obligation de retenue est solidairement responsable. Le RSZ peut choisir à sa guise à qui il s'en prend. Une victime est bien sûr beaucoup plus pratique pour eux. Discrimination pure et simple !

Une enquête auprès du RSZ montre qu'il sélectionne en effet au hasard un indépendant qui a fait appel à un entrepreneur ayant des dettes sociales pour récupérer les arriérés. « Nous déclarons d'abord l'entrepreneur en défaut de ses dettes. S'il ne peut pas le payer, nous récupérerons les dettes d'un de ses clients. Le RSZ détermine en fonction des circonstances à quel client nous infligerons l'amende. De plus, le travailleur indépendant doit être conscient de ses devoirs. Diverses séances d'information ont été organisées dans tous les types de syndicats sur l'obligation de retenue. De plus, notre site Web explique clairement ce qu'implique l'obligation de retenue. Et la liste noire est en effet facile à trouver.

Vérifier  ici  si un entrepreneur a des dettes.

*Lode et Marleen sont des noms fictifs

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